Burkina Faso

Burkina Faso veut dire "Pays des hommes intègres", nom donné par le président SANKARA en 1983 (il fût assassiné en 1987 mais reste dans les mémoires).
Ce pays fait la jonction entre le Sahel et les pays tropicaux du golfe de Guinée et est majoritairement aride bien que des ressources en eau soient présentes. Ressources qui sont exploitées (on y trouve même des rizières, surprenantes dans cette région) mais malheureusement pas assez, comme souvent en Afrique.

 

Nous y séjournons à plusieurs reprises, entre nos balades au Mali et au Niger, et en attendant la bonne saison avant d'aller plus au sud (Ghana, Togo, Bénin). Notre QG est à Bobo-Dioulasso, deuxième ville du pays, très animée,

où nous passons plusieurs semaines au Casa Africa, auberge dont PassePartout occupe la cour et nous le restaurant-bar, quand nous ne sommes pas dans nos hamacs, seul moyen de supporter la chaleur !

Car pendant la saison chaude, tout le monde souffre. Nous avons certes déjà connu plus chaud, mais c'était dans le désert, sans humidité, ce qui fait toute la différence. De plus ici non seulement il fait chaud le jour (38°C minimum) mais surtout cette température ne descend que très peu la nuit (autour de 30°C), et à la longue l'organisme fatigue, malgré l'installation de ventilateurs dans la chambre.

Ici on a la poussière et le bruit de la ville mais on peut manger au restaurant sans avoir à faire la cuisine (une horreur vu la température ambiante) et on a des douches rafraîchissantes, pas comme dans PassePartout, où l'eau froide est à ......... 32-37° C !!!

De plus après plusieurs mois d'Afrique de l'ouest et du fait de l'affaiblissement de nos organismes (chaleur, absence d'hygiène, bestioles diverses, ...), nous sommes malades, à tour de rôle. Autant passer la convalescence ici, au calme, sans les sollicitations permanentes "eh le blanc, donne-moi cadeau".

Et, comme les locaux, nous sommes contents de voir arriver les orages de poussière, annonciateurs de pluies rafraîchissantes !

  

Ceci dit nous prenons le temps de visiter le pays.

Nous passons ainsi à 'la Guingette' proche de Bobo,

(quel plaisir d'écouter le glou-glou de l'eau après des mois de Sahel)              

découvrons les autres régions,

  les habitants, les rizières,      

profitons du 'Cabri de Loumbila' et de ses fromages de chèvre,

et faisons regarnir les mâchoires et plaquettes de frein à la façon locale, avec découpe/adaptation puis collage à chaud sur le feu !           

Le plus surprenant est que nous n'aurons aucun problème avec ces freins, rare réussite de la mécanique à l'africaine!

Ce n'est pas le cas du changement de roulement de roue réalisée au Togo: après avoir longuement cherché un garage ayant une presse hydraulique j'avais, connaissant les méthodes locales, démonté la pièce moi-même et je ne la lâchais pas des yeux. Mais ils avaient profité d'une minute d'absence pour attaquer le roulement au burin, sans utiliser la presse ! Mis devant le fait accompli, j'avais été obligé de les laisser finir 'à l'africaine'.

Résultat: un petit bruit bizarre dont je ne trouvai pas l'origine, malgré d'innombrables démontages durant les deux mois suivants. Et ce qui devait arriver arriva: le jour où nous quittons le Burkina, nous perdons carrément la roue avec la moitié de l'arbre de transmission, et finissons avec la carrosserie et le flasque de frein sur le bitume !

Par chance l'ensemble projeté à 80 km/h ne heurte personne (nous avions croisé des cyclistes 50 m avant) et je réussis à rester sur la route !

Explication: le bruit venait de l'arbre qui 'chantait', la cristallisation du métal ayant été rompue par les coups de burin.

Nous nous en sortons bien car Martine, retournée à Bobo en mobylette-stop puis en taxi-brousse, trouve LE dépanneur du pays (M. Alain, qui fait tout, dépannage, ambulance,...) qui nous dépanne et fait la réparation. Certes il faut retourner en ville de nuit à 50 km/H avec une pièce adaptée pour pouvoir remonter la roue, puis attendre que les pièces viennent de France, et surtout les récupérer. Car je vais tous les jours à la Poste de Bobo mais le postier répond invariablement "rien reçu"; quand à la fin je râle et l'oblige à vérifier je constate qu'elles attendent là depuis une semaine !

C'est l'Afrique patron ! 

 

 

 

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