Bénin

Ça commence fort: à la frontière ils ne délivrent que des visas 48 h, moyennant 200 FF. Auxquels il faut ajouter le coût des visas 'un mois' que nous prenons à Cotonou pour 240 FF, soit un total de 440 FF.

 

Ça continue fort: pendant des années nous avons parcouru l'Europe, le Proche-Orient, l'Afrique australe et orientale sans bobo, mais après quelques mois en Afrique de l'Ouest ça a commencé à se dégrader. Et là nous sommes tous les deux 'pas bien du tout'. Martine à 39°C, mais le test palu est négatif. Quant à moi, j'ai de sérieux problèmes de boyaux, et surtout un aphte très douloureux contre lequel je lutte en me gavant d'antalgiques, tout en étant limité à un régime purée-soupe tiède.

Nous trouvons une médecin française à Cotonou. Elle commence par nous prescrire des déparasitants: "chez moi, tous les six mois, tout le monde y passe: mon mari, mes enfants, le personnel, le chien", met à jour nos vaccins en ajoutant la méningite, nous fait faire des analyses, puis examine mon aphte: "ce n'est pas un aphte mais une ulcération et elle a une sale gueule". Bilan: nous sortons avec une liste de médicaments digne de petits vieux. Heureusement que nous avons trouvé un coin calme à Grand-Popo           

pour la convalescence car il me faut encore une semaine avant de pouvoir commencer à mâcher.

C'est l'Afrique patron !

Encore plus fort: le roulement de roue changé il y a 10 jours au Togo fuit. Probablement un roulement 'made in France' fabriqué au Nigéria. Comme le réchaud Camping-Gaz acheté au Mali dont le gaz sortait par des fissures dans le métal ! Comme les sandales 'made in Italy' dont la semelle a repris sa liberté après ... 2 heures. Comme les draps achetés à Cotonou qui tiennent 5 jours. Bref on passe beaucoup de temps à bricoler, coudre, réparer, .....

Mais pour le roulement, ça devient épique. Impossible de trouver un garage ayant une presse et les demi-lunes nécessaires au démontage. Je passe donc par la case tourneur-fraiseur pour faire fabriquer ces demi-lunes: cela prend une journée car le tourneur sait utiliser son tour mais ne sait pas le calibrer ni utiliser un pied à coulisse. Tout ça en composant avec les coupures de courant et dans une odeur de m....

Les demi-lunes fabriquées, je trouve un magasin avec de 'vrais' roulements SKF, je retourne au garage Toyota qui a une presse, je démonte l'arbre et remonte le roulement moi-même pour éviter de reproduire la mésaventure survenue au Togo. Mais même avec ce roulement neuf le petit bruit bizarre est toujours là, et malgré plusieurs démontages je n'en trouve pas la cause.

C'est l'Afrique patron !

A Cotonou, la circulation est ... africaine

et les zemidjens (cyclos taxis) qui transportent marchandises et personnes (deux plus les bagages) se jettent littéralement devant PassePartout, derrière, sur les côtés; il faut faire très attention pour ne pas en retrouver un ... dessous.

Autre particularité de Cotonou (et du pays), les vendeurs d'essence; il y en a partout, avec bonbonnes, jerricans, bouteilles, cuvettes, entonnoirs, à vendre de l'essence de contrebande venant du Nigeria voisin, alors que les stations-service sont désertes.              

Le résultat n'est pas toujours brillant, comme ce Toyota 4x4 (Landcruiser V8 4,2 l) appartenant à une ONG, moteur cassé avec 80 km au compteur car le chauffeur (local) a préféré faire le plein dans la rue plutôt qu'à la pompe pour garder la différence. Pas grave, l'ONG paiera.

C'est l'Afrique patron !

 

Et il faut ajouter les dizaines de milliers de voitures venant d'Europe et débarquant chaque mois des bateaux pour encombrer les rues et les garages de 'remise en état' avant d'être revendues dans toute la région. Vu du ciel Cotonou ressemble à un garage à ciel ouvert, voire à une gigantesque décharge.

 

Dès que nous pouvons nous fuyons cette ville folle et polluée et visitons des régions plus calmes

avec un passage à Ouidah, ex-port d'embarquement des esclaves et berceau du vaudou.              

A noter que ces pratiques sont toujours en vigueur et que la 'courte maladie' frappe toujours (expression utilisée lorsqu'une personne décède très rapidement). Et une jeune chercheuse française qui voulait étudier les drogues employées a pu vérifier leur efficacité .... en se retrouvant dans le coma.

 

Plus loin, nous délaissons PassePartout pour un tour en pirogue à Ganvié, cité lacustre:              

Et partout on voit les ONG de tous pays et de toutes sortes. Mais les églises ne sont pas en reste et sont également omni-présentes, comme au Togo ou au Ghana:

Quant à nous, nous préférons nous amuser des panneaux et affichages locaux:        

 

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