Technique : Chauffage

Le chauffage au gaz est certes le plus répandu, et de loin, dans les camping-cars, mais il présente de nombreux inconvénients (cf Gaz).

Et comme dans un véhicule on a toujours du carburant, autant l'utiliser. D'autant plus que ce type de chauffage à carburant est désormais accepté dans les camping-cars, ce qui n'était pas le cas il y a 20 ans (même si les camions, autocars et autres ambulances en étaient alors équipés !). Aujourd'hui, même les voitures particulières en sont parfois équipées (sans que leur propriétaire ne le sache, en général).

Deux marques principales: Webasto et Eberspächer; deux types différents: air pulsé ou à eau, mais un seul principe: une pompe injecte du carburant dans un 'réacteur', celui-ci brûle et chauffe l'enveloppe du réacteur, qui à son tour chauffe l'eau ou bien l'air commme ici:

Ce type de chauffage est très économique (environ 0,25 l/h de gazole), consomme peu de courant (à part au démarrage) et les appareils à air ont plusieurs vitesses et ne sont pas trop bruyants. Par contre l'installation doit être faite de manière très rigoureuse, en respectant les consignes des fabricants. Cela est particulièrement vrai pour la pompe, dont l'angle d'installation et le branchement des tuyaux ne souffrent pas la moindre approximation. J'en ai fait la malheureuse expérience par le passé avec PassePartout !

Daou est équipé d'un Webasto qui réchauffe le liquide de refroidissement du moteur (option Fiat). Cela est très utile par grand froid pour pré-chauffer le moteur, et peut aussi servir à réchauffer notre eau chaude si nous restons plusieurs jours sans rouler. Enfin, nous pouvons l'utiliser pour chauffer l'intérieur du véhicule (en conjonction avec le chauffage du véhicule). Même si cette dernière utilisation n'aura lieu qu'en cas de panne du chauffage principal.

Ce dernier est un Eberspächer à air pulsé, qui envoie l'air chaud, via des gaines dans le faux-plancher, vers le coin-repas, la salle d'eau, le meuble à chaussures et la soute.

De plus, avec le kit altitude Eberspächer, pas de souci même à plus de 4000 m (altiplano péruvien-bolivien). Ceci dit le Webasto du moteur fonctionnait aussi très bien à plus de 4000 m, sans kit altitude.

Points noirs de ce chauffage Eberspächer: l’installation électrique.

* la doc indique de nombreux câblages possibles selon les options, mais aucun ne correspondait à notre cas, et les techniciens consultés ont mis longtemps, et après plusieurs tentatives vaines, pour fournir le bon câblage.

* la sonde de température pour la régulation ne sert qu’à ça, et pour afficher la température sur l'écran du module de commande il faut une deuxième sonde. Loufoque. 

* le module de commande (Easystart) est mal foutu (pas assez de programmations, trop d’amplitude de température entre l’arrêt et le re-démarrage, ….) et surtout buggé: les non-démarrages programmés sont fréquents, et il se bloque même complètement par moments. Le seul moyen de le débloquer est alors de couper l’alimentation (prévoir un disjoncteur ou un interrupteur accessible).

Le reste de l’installation ne pose pas de problème à un bon bricoleur, à condition de respecter scrupuleusement les préconisations du constructeur. Sinon, un fonctionnement défectueux est à craindre: mauvais démarrages, fumées, arrêts inopinés, tout cela ayant de plus tendance à encrasser l’appareil.

Même les installateurs professionnels ne respectent pas toujours ces règles et nous avons vu à plusieurs reprises des voyageurs dont le chauffage était défectueux à cause de cela.

Dans PassePartout nous avions déjà un chauffage de ce type mais à l’époque impossible d’obtenir le manuel d’installation (internet n’existait pas). Et c’est des années après que nous avons découvert pourquoi notre appareil était capricieux et nous avait occasionné un certain nombre de journées et de nuits très froides.

Un des points capitaux est l’arrivée de carburant: la pompe doit être montée parfaitement (selon un angle de 15° à 35°, la sortie plus haute),

il faut respecter les longueurs maxi de tuyaux (avant et surtout après la pompe) et le diamètre de ces tuyaux, leur faire suivre une pente régulière de la pompe au corps de chauffe, et soigner les raccords et leur orientation afin que la formation de micro-bulles soit impossible.

Il faut également respecter les hauteurs maxi d’aspiration et de refoulement de la pompe, ainsi que les longueurs maxi des divers tuyaux d’air.

L’air à chauffer doit être prélevé à l’extérieur (et non dans le véhicule car cela peut générer des surchauffes), et les gaz d’échappement ne doivent pas pouvoir être aspirés par cette prise d’air, au risque d’envahir l’habitacle. Mais pour cela il faut tenir compte du fait que le vent joue parfois des tours. Ainsi, dans Daou, il a fallu déplacer la sortie d’échappement après les premières utilisations car avec un certain type de vent (orientation et force), ces gaz brûlés revenaient dans l’habitacle.

Prévoir également un accès facile pour le démontage qui aura lieu un jour ou l’autre. Et prévoir également la clé spéciale pour démonter la bougie d’allumage, Eberspächer ayant la mauvaise idée de ne pas la fournir dans le kit d'installation, mais seulement lorsqu'on achète une bougie neuve ! Et sans cette clé, très difficile de démonter la bougie de chauffe, à moins de démonter complètement le corps de chauffe.

En cas d’encrassement, le démontage de l’appareil est simple (si on a les bons outils et qu’on est soigneux) et on peut donc facilement décalaminer le corps de chauffe (environ une heure une fois l’appareil extrait de son logement et les tuyaux débranchés).

Une fois installé dans les règles de l’art, ce type de chauffage fonctionne parfaitement, avec peu de bruit et une consommation de carburant ridicule.

De quoi vivre confortablement au chaud !