18 mars 2013

BRESIL : sud

Il faut bien l'avouer, nous n'avons pas abordé le Brésil comme les autres pays. A force d'entendre parler de l'insécurité dans ce pays, et ce depuis des décennies, nous y allons un peu sur nos gardes, même si nous savons que les discours entendus et répétés ne sont pas toujours conformes à la réalité.
 
Les premiers kilomètres sont parcourus dans de vastes étendues quasi-désertes mais cultivées,

Brésil-Sud 4
  
ou utilisées pour l'élevage .... d'animaux parfois difficiles à identifier sur les panneaux:

Brésil-près Tainhas

Et nous avons le même problème qu'en Uruguay: des clôtures de chaque côté de la route, interrompues seulement par des portails donnant accès aux fermes ('fazendas' par ici), portails bien évidemment fermés.

Brésil-Sud 2














Brésil-Sud 1
Impossible de trouver un coin pour la nuit, il faut obligatoirement aller en ville.

A BAGE, première ville, nous tournons un moment, en tressautant sur les rues pavées. Et quand finalement nous trouvons un terrain privé qui veut bien nous accueillir, non loin d'une banlieue franchement pas terrible, le gars présent, très sympa, nous met en garde, en expliquant plein de choses. On ne comprend pas grand'chose si ce n'est que c'est 'tranquille' mais qu'il faut faire attention et se rapprocher du bâtiment (alors que nous en sommes à 20 m seulement !). 
Du coup nos interrogations sur l'insécurité redoublent.
Et quand un peu plus tard, de nuit, un gars rôde autour de nous avec sa lampe, on se demande: voleur ou gardien ?????    Réel danger ou parano ?????

Après ce premier contact moyennement encourageant, nous poursuivons la route par des étapes plus longues que celles dont nous avons l’habitude. Il faut dire que le Brésil est TRES grand, plus de 4000 km du nord au sud à vol d’oiseau. Soit l’équivalent de Paris-Téhéran !
 
 
Et la langue est une vraie difficulté supplémentaire. Après plusieurs semaines d’apprentissage Assimil, puis un mois en Uruguay, nous commencions à comprendre et même à pouvoir échanger en espagnol (un peu, faut rien exagérer). Et voilà qu’ici nous comprenons tout juste un mot par-ci par-là, même si à l’écrit ça va .....
surtout quand on parle de crêpes :


Brésil-Pelotas 2

Pour tirer de l'argent au distributeur avec la 'cartão' ça va encore, mais quand il faut choisir le carburant, ça se corse: diesel se dit 'dié-sé-o', pourquoi pas, mais entre 'comun', 'aditivado' et 'S10', lequel prendre ? Surtout que les moteurs diesel européens récents ne tolèrent pas d'à peu-près. Dans le doute on prend le plus cher (entre 0,92 et 0,97 €/l).
Mais quand le caissier, la carte Visa en main, sort une longue tirade en forme de question, que répondre ? Ayant juste compris «crédit» au milieu de sa phrase, on répond: «si, credit». Et ça marche. Tellement bien que le prix au litre affiché à la pompe (2,659 R$) devient 2,339 R$  (R$ = reais, pluriel de real).
Pourquoi ? Aucune idée.
 
 
N’ayant pas de réponse à notre question «réel danger ou parano ?», nous passons la deuxième nuit en camping, histoire de ne pas prendre de risque et de mieux ‘sentir’ les choses.
Mais dès la troisième nous reprenons nos habitudes.

Brésil-Sao Lourenço 2
 
Car si le Brésil est probablement dangereux dans les favelas ou dans certains coins des grandes villes, dans les petites villes ou à la campagne pas de soucis, tout est comme chez nous.
Et dans le sud, les brésiliens sont tellement comme chez nous que ça surprend un peu tant l’image que nous avons de ce pays se résume à ‘carnaval-favela-Rio-danger-Amazonie-football’. Il ne sont pas plus exhubérants ou souriants que chez nous (peut-être même moins qu’en Uruguay), et s’ils sont en général prêts à rendre service, rien d’extraordinaire non plus.
La conduite même ne présente aucune particularité, ni par les comportements ou les véhicules, ni par les routes. Un cycliste suisse rencontré nous avoue d’ailleurs sa déception: il s’attendait à être dépaysé et à plus d’exotisme, c’est raté.
 
 
Difficulté de communiquer + grandes étendues agricoles et petites villes sans charme nous poussent donc à jouer les touristes et à aller de Parc naturel en site touristique.
 
Et même là, rien de bien extraordinaire souvent. Gramado et Canela, deux villes de ‘montagne’ très réputées et hyper-touristiques, accueillent les brésiliens (surtout riches) venant chercher le dépaysement: altitude (1000 m), architecture (germanico-montagnarde), attractions de toutes sortes (parc dinosaures, rafting, ...), nourriture typique (vins et fromages  ‘coloniais’). Sans vouloir jouer les blasés, des villes de ce genre, il y en a des dizaines dans nos montagnes. Quant aux vins et aux fromages coloniaux, mouais .......
 
De même le Parque Nacional Aparados da Serra est sympa. Mais payer (7€ ça va encore, certes) et faire 50 km de piste caillouteuse (en partie en lacets) 

Brésil-Aparados da Serra (piste)
pour un point de vue et deux heures de balade autour d’un ‘canyon’, ça ne vaut pas les Gorges du Tarn.

Brésil-Aparados da Serra-2
Mais ne boudons pas notre plaisir, nous avons quand même le plaisir de découvrir, et découvrir que les choses sont presque comme chez nous, c’est aussi une découverte.
 
La dernière étape nous mène à Florianopolis, présentée dans les guides comme une île agréable avec de nombreuses plages. Choc à l’arrivée: nous faisons des kilomètres d'autoroutes dans une grande agglomération (800 000 habitants), et le pont menant à l’île est une autoroute à 8 voies ! Nous passons plus d’une heure dans les bouchons avant de poser nos roues dans un camping situé dans un coin très touristique, au bord d’une route où les restaurants se succèdent.
Pas du tout le coin calme en bord de plage que nous avions imaginé ! D'autant plus que le temps est très moyen, tropical humide avec de fréquentes pluies.

Brésil-Florianopolis


Mais comme nous n’avons pour une fois pas trop le temps de chercher, que les installations sont parfaites,  et que nous devons pour des raisons personnelles rester plusieurs jours immobiles avec une liaison internet, on s'installe quand même.
 

Pour d'autres photos, c'est ICI.
 
 
 
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Pour terminer, une pensée pour celui qui a donné envie de voyager à Martine enfant alors que, marin, il parcourait le monde. Il appréciait par-dessus tout les contacts humains et savait profiter des plaisirs simples du quotidien.

Emile
Aligato gozaimas P'pa    -    Kenavo Emile
 

3 commentaires:

  1. edith et andré18 mars 2013 à 18:41


    on pense bien à vous les amis. bonne route

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  2. christian thomas24 mars 2013 à 08:27


    merci pour cette premiere presentation du bresil...


    je ne vous l'ai pas fait en "bresilien" car ma maitrise du dossier ne vous aurait pas aide avec les autochtones.


    bonne route et au prochain episode.


    christian et nathalie.

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  3. De belles photos, un beau récit de vos découvertes et balades.


    merci de nous faire partager ce périple.


    Bonne route les amis.

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