20 février 2018

Daou dans le Nord - Epilogue

Notre voyage hivernal dans le nord touche à sa fin. En effet, même s’il reste encore pas mal de route avant le retour à la maison, nous avons changé d’environnement : finis les -15°C quotidiens (et parfois plus … ou moins … selon comment on considère la chose), finies les routes verglacées et enneigées, finies les fenêtres, poignées et autres vannes bloquées, finies les nuits à rallonge.

Nous avons retrouvé des journées ‘normales’, avec un soleil qui fait plus que juste passer, et des températures clémentes, c’est-à-dire pas plus basses que celles qu’on peut trouver en France en hiver. Certes nous avons encore de la neige au moins un jour sur deux. Et le matin, il fait toujours moins quelque chose, mais plus besoin de pré-chauffer le moteur avec le Webasto pendant une demi-heure avant de le démarrer. Tout est désormais plus facile.

Nous avons aussi retrouvé une richesse historique dont on ne se rend pas compte chez nous, tant elle fait partie de notre environnement et parait normale. Dorénavant, chaque ville dans laquelle nous faisons escale est différente de la précédente, et régulièrement nous faisons des découvertes.

En  Norvège, la citadelle de Fredrikstad nous accueille pour une nuit calme entre ses vieilles pierres. Cette vieille ville aux rues orthogonales, entourée d’une muraille, nous rappelle Richelieu en France. 
Grosse différence, ici les douves gelées servent de patinoire.

En Suède nous retrouvons les remorques publicitaires sur le bord des routes. 
A la recherche d’un point de chute nous regardons la carte et visons Stenungsund car le site parait propice à une belle halte. Mauvaise pioche ! Cela ressemble à Donges ou à Fos, en plus grand. Mais plus loin, coup de chance, une petite marina nous attend sous le soleil.
Et comme souvent en Suède les maisons voisines sont éclairées la nuit (et plus elles sont grandes, plus elles sont éclairées).
Le lendemain matin, surprise, tout est blanc. Ce n’est pas aujourd’hui que la marina pourra retrouver ses bateaux !

Plus loin nous visitons Göteborg, deuxième ville suédoise. Il fait gris, froid, et nous tournons un moment avant de trouver un parking. Bien sûr il est payant, bien sûr il est cher (nous sommes en Scandinavie), bien sûr il faut payer au parcmètre sans savoir à l’avance combien de temps nous prendra la visite. Nous optons pour deux heures. Résultat nous voilà obligés de parcourir la ville au pas de course, car elle est grande et plutôt sympa. Dommage, nous serions bien restés plus longtemps. Satané parcmètre.
Mais nous avons quand même un bon aperçu de la ville ‘extérieure’
mais aussi d’une autre ville, intérieure. Un centre commercial vraiment grand, avec de larges artères, des petites rues, et beaucoup de commerces. C’est là que les locaux viennent faire leurs emplettes au chaud.

Pour passer au Danemark nous optons pour le ferry. Plusieurs trajets sont possibles mais celui qui relie Varberg en Suède à Grenå au Danemark est le moins cher : 65€ pour 4h 1/2 de traversée, alors que les ponts au Danemark reviennent à 150€, et que d’autres ferries bien plus courts sont plus chers. Mystère des transports. De plus, cela nous permettra de voir le nord du Danemark. 
Avant d’embarquer, visite de Varberg, ville très aérée et animée, 
protégée autrefois par une énorme citadelle, aujourd’hui bien inutile.
En cette saison, le ferry est quasiment vide (moins de dix camions, six voitures et nous). Chaque passager dispose quasiment d’un salon à lui tout seul !

Nous voilà au Danemark, pays peu touristique. Il est vrai qu’en dehors de Copenhague et de Legoland, il n’y a rien de bien extraordinaire à voir. Même la géographie n’a rien de spécial (point culminant du pays : 170 m !). Malgré tout nous trouvons des coins sympas, comme ce petit estuaire qui abrite d’importantes colonies de cygnes, oies et canards, 
Pour traverser cet estuaire, un ferry qui travaille sur commande. Il suffit d’appuyer sur un bouton et il arrive, rien que pour nous !
Plus loin la ville d’Ålborg que nous visitons sous le soleil. Ici aussi la marina est gelée, les goélands se prennent pour Jésus et marchent sur l’eau, tandis que les bateaux attendent pour pouvoir reprendre la mer.
Nous profitons de cette grande ville pour acheter un disque dur, celui du Mac ayant rendu l’âme (peut-être n’a-t-il pas supporté les alternances froid-chaud ?). Deux minutes pour faire la transplantation, quelques heures pour tout recopier à partir de la sauvegarde (c’est le moment où ceux qui n’en ont pas pleurent), et notre vieux Mac repart pour un tour.

A la pointe nord-ouest du pays nous tombons par hasard sur Klitmöller, ‘spot’ apparemment bien connu des surfeurs et surnommé Cold Hawaï. Surnom mérité car il fait autour de -2°C, ce qui ne décourage pas les surfeurs, dont beaucoup d’allemands venus jusqu’ici. Faire des centaines de kilomètres pour tremper dans l’eau glacée en attente de LA vague, décidément les surfeurs sont des gens bizarres.
Pour ceux qui veulent se réchauffer, un sauna mobile est installé sur le parking. Et quoi de mieux, à huit heures du matin, qu’un plongeon en maillot de bain dans la mer glacée après une bonne suée ? 
Personnellement nous optons pour le petit déjeuner bien au chaud !

Nous longeons ensuite la côte ouest, sans voir la mer qui se trouve derrière une haute dune. Cette côte, visiblement très touristique, est jalonnée de villages de vacances, comme Vedersø Klit, sorte de village d’Astérix avec ses maisons aux toits de chaume éparpillées dans les dunes. 
Temps gris, vent fort, averses de neige ou de grésil, le temps n’aide pas, mais même en été le lieu ne nous tenterait pas. 

Surprise dans des toilettes publiques :

Autre surprise sur la route: les danois ne sont pas à l’aise sur la neige. Il roulent à 50km/h là ou les norvégiens ne verraient même pas la moindre difficulté, on se croirait en Bretagne ! Alors que dans le nord, Daou, avec ses pneus sans clous, était parmi les moins rapides, ici nous devons doubler les locaux pour ne pas nous endormir.

Sur l’île de Rømø, une immense plage est ouverte aux véhicules qui circulent au milieu des promeneurs et des goélands. Visiblement les écolos ne sévissent pas encore ici.
Après une journée ensoleillée, nous quittons le Danemark et la Scandinavie dans la grisaille et sous la neige. Contrastes toujours étonnants.

En Allemagne, nous continuons les découvertes. Glückdstad, petite ville dont le centre n’a quasiment pas changé depuis cinq siècles.


Et dans ce pays où le vélo est bien traité, on trouve même dans la rue un distributeur de chambres à air !

Autre ville, Celle, et sa vieille ville aux centaines de maisons parfaitement restaurées (certaines ayant plus de 500 ans) . La vieille ville la plus belle et la plus grande que nous ayons vue.
Même si certaines de ces vieilles maisons sont un peu tordues
Et pour les sportifs, Celle offre le patinage en milieu naturel.


Notre récit se termine. En partant nous voulions atteindre la maison du Père Noël, passer le Cercle Arctique, sentir le vrai froid, voir la neige et les aurores. Objectifs atteints, tout s’est bien passé, et comme à chaque voyage nous avons découvert et appris. Et si la nuit quasi-permanente n'est pas vraiment un problème et est même une expérience intéressante, le jour quasi-permanent est quand même nettement plus facile en camping-car.
Comme prévu, cela n’a pas toujours été simple. En effet, en camping-car le froid sérieux prolongé pose un certain nombre de problèmes, qui paraissent parfois banals mais qui rendent tout compliqué. Un autre élément à prendre en compte pour un voyage en Scandinavie est la distance (surtout quand on part de Bretagne !). Aller-retour, il faut compter au moins 10000 kilomètres, dont une bonne partie sur routes verglacées et/ou enneigées en hiver.

En tout cas Daou a encore une fois mérité son nom de famille (PassePartout), car sans les quatre roues motrices, les gros pneus et la garde au sol, nous n’aurions souvent pas pu passer. 

A bientôt ....